Salkantay Trek
Pour la fin de notre périple sud américain nous avons décidé de marquer le coup avec un long trek de 5 jours entre Marcoccasa et Aguas Calientes. Pour ce périple de 70 kilomètres nous sommes passés par une agence pour louer les services d'un guide, d'un cuisinier et d'un palefrenier. Il ne nous restait plus qu'à marcher.
Marcher c'est facile, il suffit de mettre un pied devant l'autre. Cependant, la nuit précédant le départ, nous stressons et nous dormons mal avec Isa. Nous sommes à moitié endormi à 4h30 du matin quand notre guide passe nous prendre en voiture pour relier Cusco à Marcoccasa.
Pour notre première journée on se contente d'une petite étape tranquille de 14 kilomètres. Le chemin suit un canal qui conduit les eaux du glacier du Salkantay jusqu'aux champs des campagnes environnantes. Selon notre guide la montagne est encore considérée de nos jours comme un dieu donneur de vie et les paysans lui font encore chaque printemps des sacrifices symboliques. Je souris en pensant qu'alors que les dieux des paysans sont encore honorés ceux des nobles sont tombés dans l'oubli.
Cusco de nuit.
Des mules aux environs de Soraypampa.
Notre petit nid douillet à Soraypamapa.
La deuxième journée commence par une ascension de 3 heures pour atteindre la passe du Salkantay à 4600 mètres au dessus du niveau de la mer. Sur les 7 kilomètres de pentes les guides suivent avec attention leurs petits troupeaux de touristes qui s’essoufflent sur le chemin. Au fur et à mesure certains randonneurs choisissent de terminer la montée à dos de cheval.
Isa lutte du mieux qu'elle peut mais quand on atteint 4480 mètres elle doit s'arrêter tous les 3 pas pour reprendre son souffle. Elle finira l'ascension à dos de cheval. Je finirai la route à pied pour 3 raisons:
1- Parce que je lutte beaucoup moins qu'elle. Peut être parce que j'ai un bon coeur (c'est pas moi qui le dit c'est mon cardiologue bande de mauvaises langues)
2 - Parce que je ne monte pas sur cette engeance diabolique que sont les chevaux. Un jour ils paieront le mal qu'ils m'ont fait.
3 - Parce que de toute façon on a un seul cheval ...
Quand on arrive au sommet nos efforts ne seront pas récompensés par une jolie vue du Salkantay. Il se cache derrière un épais voile de nuages. La joie d'être arrivé à la passe suffit cependant à mon bonheur.
On a gagné! Comment ça il reste encore 2 heures de marche?
Quoi de mieux après 3 heures d'ascension à chercher son souffle que 6 heures de descente à se briser les genoux? A la pause de midi nous profitons des 20 minutes de préparation du repas pour faire une sieste à même le sol. La pierre ne nous aura jamais semblé aussi moelleuse.
Petit à petit nous quittons les paysages désolés de la montagne pour les vallées à la végétation luxuriante. Nous rentrons dans la forêt amazonienne. Des images d'anaconda, de piranhas et de marabunta tournent dans ma tête. Malheureusement nous nous ne enfoncerons pas assez loin pour admirer ces majestueux animaux.
Quand nous arrivons au camp ce soir là nous sommes épuisés. Les moustiques profitent de notre fatigue pour piquer chaque centimètres carrés de peau laissés à l'air libre.
Quand on est fatigué on fait la sieste où l'on peut.
La jungle commence.
Notre camp pour la deuxième nuit.
Malgré un sommeil profond nous ne nous sentons pas reposés, nous avons envie de nous gratter partout et nos mollets ne sont que des boules de nerf douloureuses. Cependant quand notre guide nous donne le signal du départ nous le suivons.
Heureusement la marche d'aujourd'hui n'est pas pas trop difficile : pas de grosse montée ou de descente trop longue. Plus nous nous enfonçons dans la jungle plus la température augmente. Heureusement des ondées fréquentes viennent rafraîchir l'atmosphère.
Notre guide est fan de botanique. Il attire notre attention tout au long de la journée sur les magnifiques orchidées qui poussent dans la végétation luxuriante. Il nous raconte aussi ses histoires de jeunesse. Du temps où il allait faire les champs ... en plein coeur de la forêt amazonienne. Isabelle est un peu crispée quand il évoque les oeufs de papillons qui éclosent sous la peau des saisonniers ou la fois où il est allé aux toilettes de nuit et qu'il s'est fait recouvrir de fourmis.
Parfois il est difficile de différencier un animal d'une plante.
Nous arrivons tôt au camp ce jour là et nous décidons de passer la fin de l'après midi dans les sources chaudes de la ville de Santa Teresa. En sortant du bain après 2 heures de barbotage nous sommes complétement détendus. J'ai à peine la force de finir mon dîner avant de m'endormir. Le violent orage qui se déchaîne toute la nuit ne parvient pas à me réveiller.
Après 3 jours de crapahutages dans les montagnes deux choix s'offrent à nous:
1 - grimper sur un nouvelle montagne pour avoir une chance d'admirer une magnifique vue sur le Machu Picchu. Malheureusement le sommet de la montagne est perdu dans les nuages.
2 - Suivre la voie ferrée entre la centrale hydroélectrique et Aguas Calientes sur 12 kilomètres.
Fatigués, courbaturés et la peau recouverte de boutons rouges qui grattent terriblement nous choisissons la solution 2. L long de la voie la jungle est plus épaisse que jamais. Malgré les promeneurs et les trains occasionnels la balade nous réserve quelques belles surprises.
Vous l'avez vu?
Enfin notre premier apercu du Machu Picchu.
Aguas calientes est construite autour de la voie ferrée. Quasiment aucune voiture n'est autorisée à emprunter la seule route de la ville.
A Aguas Calientes nous dormons à l'hôtel. Après une longue douche chaude pour se débarrasser de la crasse des 3 derniers jours nous nous vautrons dans notre grand lit avec des draps propres. C'est avec regret que nous quittons notre nid douillet pour dîner pour la dernière fois avec notre guide. A l'issue du repas nous convenons de nous retrouver à 4h du matin à l'arrêt des bus qui desservent le Machu Picchu.
Quand nous arrivons à 4h du matin à l'arrêt de bus une trentaine de personnes attendent déjà. A 4h30 ils sont plus d'une centaine à faire la queue derrière nous. Le premier bus partira à 5h30. Nous sommes dedans.
Quand le site ouvrira ses portes nous avons la joie d'errer dans la cité quasiment vide. Les nuages recouvrent les rues et donnent une ambiance fantomatique à la ville. Pour les photos c'est un peu dommage mais l'ambiance nous transporte. Isa est impressionnée et je tremble d'excitation.
On vous avait prévenu que niveau photo ça ne rendrait pas.
Une fontaine.
Les nouveaux habitants du Machu Picchu.
Le temple du soleil.
Depuis le départ des prêtres le temple est squatté par des petits rongeurs.
Une éclaircie! Vite une photo!
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